Saint-Jérôme dans son cabinet
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Saint-Jérôme dans son cabinet
La grâce d’un tableau
C’est un panneau de bois assez imposant, un peu plus large que haut, peint par un artiste napolitain du 15ème siècle. Artiste reconnu de la Renaissance, Colantonio a été inspiré par les maîtres Flamands.
C’est une nature morte qui s’offre au premier regard dans les tons ocre, roux, marron que le peintre a utilisé pour les étagères, le fauteuil, le pupitre et le coffre, pour la plupart des objets, sablier, encrier, stylets, couvertures et tranches des livres mais aussi pour les vêtements de l’homme et la robe de l’animal.
C’est le cabinet de travail d’un intellectuel que l’on imagine consulter un livre puis le poser, écrire puis se pencher sur un parchemin à demi déroulé, un érudit qui semble tout entier absorbé par la construction d’une œuvre tant la disposition des ouvrages est désordonnée, comme en mouvement, des feuillets épars à terre, un volume à moitié ouvert.
C’est un homme d’un certain âge, à la barbe poivre et sel, habillé sobrement en moine franciscain tout de brun vêtu, assis dans un fauteuil au bois torsadé.
C’est un saint, reconnaissable à l’auréole dorée qui ceint sa tête, un prince de l’Eglise, un cardinal que le peintre identifie par son «galero», le fameux chapeau rouge qui repose sur un coffre bas.
C’est Saint-Jérôme, le traducteur des textes anciens sacrés rédigés en hébreu, en araméen, en grec ou latin ancien, qui au 5ème siècle va laisser aux chrétiens des siècles à venir une bible écrite en une langue plus accessible, dénommée la Vulgate.
C’est ce travailleur acharné, préférant la vie monacale aux mondanités, qui va arrêter un instant son grand œuvre pour soigner la patte d’un lion.
C’est un fauve assis sur son train arrière, la tête légèrement orientée vers le spectateur, la queue longue et touffue à l’extrémité s’étalant sur la gauche du tableau. Tranquillement installé sur le côté droit du saint, il lui présente sa patte antérieure gauche, coussinets tournés vers le plafond tandis que Saint-Jérôme, les yeux mi-clos, appliqué à sa tâche, essaie d’arracher l’épine qui tourmente l’animal.
C’est une légende, Saint-Jérôme soignant le lion, devenu fidèle compagnon de ses séjours dans le désert. Légende qui a nourri l’imaginaire de nombreux peintres et produit maintes représentations du saint en ermite.
Ce tableau «Saint-Jérôme dans son cabinet» est tout sauf une nature morte. La lumière descendant du haut des étagères de la droite vers la gauche effleure l’auréole, le visage et les mains du saint pour atteindre le corps du lion, inonder plus à gauche le secrétaire et le chapeau de cardinal, surexposer le livre ouvert sur le pupitre.
Quelle douceur dans l’attitude du lion, l’humilité du saint, quel contraste avec le désordre apparent des livres en fond de panneau.
Et surprise pour celui qui prend le temps de bien regarder le tableau, le peintre a ajouté en bas à droite une souris rongeant un morceau de papier…
Ce tableau me parle d’art, de civilisation, d’humanité. Il m’évoque la fragilité de toute vie et en même temps, la force de la transcendance pour les êtres inspirés.
Délicatesse et grâce d’un tableau peint il y a presque six siècles.
Liliane
C’est un panneau de bois assez imposant, un peu plus large que haut, peint par un artiste napolitain du 15ème siècle. Artiste reconnu de la Renaissance, Colantonio a été inspiré par les maîtres Flamands.
C’est une nature morte qui s’offre au premier regard dans les tons ocre, roux, marron que le peintre a utilisé pour les étagères, le fauteuil, le pupitre et le coffre, pour la plupart des objets, sablier, encrier, stylets, couvertures et tranches des livres mais aussi pour les vêtements de l’homme et la robe de l’animal.
C’est le cabinet de travail d’un intellectuel que l’on imagine consulter un livre puis le poser, écrire puis se pencher sur un parchemin à demi déroulé, un érudit qui semble tout entier absorbé par la construction d’une œuvre tant la disposition des ouvrages est désordonnée, comme en mouvement, des feuillets épars à terre, un volume à moitié ouvert.
C’est un homme d’un certain âge, à la barbe poivre et sel, habillé sobrement en moine franciscain tout de brun vêtu, assis dans un fauteuil au bois torsadé.
C’est un saint, reconnaissable à l’auréole dorée qui ceint sa tête, un prince de l’Eglise, un cardinal que le peintre identifie par son «galero», le fameux chapeau rouge qui repose sur un coffre bas.
C’est Saint-Jérôme, le traducteur des textes anciens sacrés rédigés en hébreu, en araméen, en grec ou latin ancien, qui au 5ème siècle va laisser aux chrétiens des siècles à venir une bible écrite en une langue plus accessible, dénommée la Vulgate.
C’est ce travailleur acharné, préférant la vie monacale aux mondanités, qui va arrêter un instant son grand œuvre pour soigner la patte d’un lion.
C’est un fauve assis sur son train arrière, la tête légèrement orientée vers le spectateur, la queue longue et touffue à l’extrémité s’étalant sur la gauche du tableau. Tranquillement installé sur le côté droit du saint, il lui présente sa patte antérieure gauche, coussinets tournés vers le plafond tandis que Saint-Jérôme, les yeux mi-clos, appliqué à sa tâche, essaie d’arracher l’épine qui tourmente l’animal.
C’est une légende, Saint-Jérôme soignant le lion, devenu fidèle compagnon de ses séjours dans le désert. Légende qui a nourri l’imaginaire de nombreux peintres et produit maintes représentations du saint en ermite.
Ce tableau «Saint-Jérôme dans son cabinet» est tout sauf une nature morte. La lumière descendant du haut des étagères de la droite vers la gauche effleure l’auréole, le visage et les mains du saint pour atteindre le corps du lion, inonder plus à gauche le secrétaire et le chapeau de cardinal, surexposer le livre ouvert sur le pupitre.
Quelle douceur dans l’attitude du lion, l’humilité du saint, quel contraste avec le désordre apparent des livres en fond de panneau.
Et surprise pour celui qui prend le temps de bien regarder le tableau, le peintre a ajouté en bas à droite une souris rongeant un morceau de papier…
Ce tableau me parle d’art, de civilisation, d’humanité. Il m’évoque la fragilité de toute vie et en même temps, la force de la transcendance pour les êtres inspirés.
Délicatesse et grâce d’un tableau peint il y a presque six siècles.
Liliane
Levasseur Liliane- Messages : 18
Date d'inscription : 23/08/2023
Localisation : Angers
Re: Saint-Jérôme dans son cabinet
Un grand merci à Coco qui a inséré la photographie du tableau de Colantonio que j'ai vu l'été dernier au Louvre lors de l'exposition "Naples à Paris".
Levasseur Liliane- Messages : 18
Date d'inscription : 23/08/2023
Localisation : Angers
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