Le Trois Mots
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024

5 participants

Aller en bas

Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024 Empty Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024

Message par Admin Jeu 25 Jan 2024 - 9:55

Bonjour,

Ici nous mettrons les textes retenus pour l'édition 2024.

Coco

Admin
Admin

Messages : 13
Date d'inscription : 14/08/2023

https://le3mots.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024 Empty Re: Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024

Message par Coco Ven 26 Jan 2024 - 19:37

Habaneria radiata

Dans la nuit comme fond de scène
Vous apparaissez par dizaines
Sous les puissants projecteurs
De votre monde enchanteur.

D’une blancheur immaculée,
La tête droite, relevée,
Vous déployez vos petits bras frangés
Comme les ailes des colombes
Ou des blanches palombes,
A l’élégance d’un autre temps,
Sous le soleil éclatant.

Votre queue de pie, austère,
Contraste avec votre allure légère
Quelle élégance ! Quelle grâce !
Votre danse est une dédicace
A la beauté du végétal,
Aussi brillante qu’un cristal

Nos applaudissements pour cette maestria
Habaneria radiata !


Coco

Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024 Ecbg9m   Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024 8cb74h

(Orchidée)
Coco
Coco
Admin

Messages : 65
Date d'inscription : 14/08/2023

Levasseur Liliane aime ce message

Revenir en haut Aller en bas

Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024 Empty Re: Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024

Message par Levasseur Liliane Dim 28 Jan 2024 - 13:26

Magnifique ode à l'orchidée colombe !
Levasseur Liliane
Levasseur Liliane

Messages : 18
Date d'inscription : 23/08/2023
Localisation : Angers

Revenir en haut Aller en bas

Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024 Empty Re: Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024

Message par Coco Dim 28 Jan 2024 - 14:42

Bonjour,

Merci Liliane !

Coco
Coco
Coco
Admin

Messages : 65
Date d'inscription : 14/08/2023

Revenir en haut Aller en bas

Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024 Empty Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024

Message par Catherine Ven 2 Fév 2024 - 20:35

- L’ombre lente s’enfuit dans un ciel sans nuage.
- Nuage, ombre variant semblent ce soir s’enfuir dans le ciel rougeoyant.


Liliane

-------------------------------------------

Donnez-moi des mots doux
des mots doudous
des mots frou-frou
papillons de nuit
éboulis coulis frottis
de bruissements
d’écoulements
eaux tranquilles des courants
des roucoulements
de tourterelles de pigeons pigeonnant
des ruissellements des bercements
bercements berceuses et chants d’enfants

donnez-moi des câlins des tendresses des caresses
de l’amour encore et toujours et sans cesse
rien qui fâche ou qui heurte ou qui blesse
ciel bleu et serein sans nuage ni tempête
belle journée qui vaut qu’on s’y arrête

donnez-moi des mots doux
des roudoudous
des scoubidous et des minous
des mots bisous et canaillous
pas loups garous pas trop voyous
des mots à chanter
sous les micolouliers
les quisqualiers
et  les palétuviers
mots mimosas mots hortensias fleuris
des  senteurs de tous les pays .
Doux, tout doux doux et redoux


Catherine

-------------------------------------------

C’est le jour de la dictée
S’il vous plaît, Madame l’oie
Prenez une de vos plumes et écrivez le titre au tableau
«La cigale et la fourmi» de Jean de la Fontaine.

Volontiers, répondit Madame l’oie à Madame la chouette,
Avez-vous demandé de l’encre à Madame la seiche ?

Mme la chouette qui portait des lunettes, telle une institutrice,
Répondit : "Bien sûr".  Elle ajouta "et surtout, faîtes-moi la grâce de ne pas faire de fautes d’orthographes !".
Madame l’oie se dirigea vers le tableau où une grande feuille était épinglée et s’appliqua à écrire le titre :
«La cigale et la fourmie».

On entendit alors jusqu’au fin fond de la forêt le hululement de Madame la Chouette.
Celle-ci rectifia aussitôt la faute en ôtant  le «e» de fourmi.
Il régnait un silence déconcertant.
Mme la Chouette continua à voix haute la dictée. «La cigale, ayant chanté tout l’été…»
Le cri de Mme la Chouette avait ameuté les alentours.
Certains courageux prirent place et formèrent un cercle autour de Mme l’oie.
On leur donna une plume, de l’encre, une feuille et ils se mirent à la tâche…
Madame la taupe n’y voyait rien
Monsieur le loup n’était pas dans son assiette
Monsieur le mille-pattes était dans ses petits souliers
Mme la girafe pouvait facilement copier sur ses voisins, ce qui mit fou de rage sire le lion
Monsieur l’âne se plaça comme d’habitude au fond de cette classe improvisée.
Ce fut la fin de la dictée : "Eh bien, dansez maintenant" conclut Madame la chouette.
Les copies furent ramassées et chacun retourna à ces activités.

Moralité : Une dictée par semaine n’a jamais fait de mal à une mouche
.

Véro

-------------------------------------------

La tortue cachée sous sa carapace écoute ce qui lui confie la fourmi
Un carré de laitue mangée de pucerons va être au compost remis
Faites moi la grâce de ne pas trahir notre secret dit la fourmi
Sans attendre la tortue se met en chemin sans en parler à quelqu’un
Bien lui en a pris, car arrivée sur le terrain il ne reste déjà plus rien
La fourmi et ses amies beaucoup plus rapide ont tout réduit en charpie.


Marie-Christine

-------------------------------------------

Un agneau dans la prime jeunesse
Accablé des exigences de sa mère, une drôlesse
Allait tristement dans les verts pâturages
Toison terne, appétit petit, faisant grand  peine à son entourage
Un vieux bélier le regardait, museau songeur.
Qu’est-ce qui nuit à son bonheur ?
Se demandait-il. L’herbe est fraîche, bons le berger
Et ses chiens. Matin et soir je le vois têter
Une brebis grasse à souhait. A ce petit, que peut-il manquer ?
Plusieurs jours de suite, il observa l’agneau
Dont chaque jour semblait s’accroître le fardeau.
Il finit par comprendre
Le mal secret que personne ne parvenait à entendre.
La mère sans cesse réclamait à l’enfant
Et ceci et cela, toujours plus , toujours mieux et autrement.
Le bélier, se souvenant qu’il était vieux et sage
Alla voir la brebis et lui dit sans ambage.
« De grâce, ton fils, permets lui d’exister
Non pas comme tu veux, mais comme il est».


Catherine

-------------------------------------------

Une mante religieuse, à l’affût d’un repas,
Ses pattes ravisseuses prêtes à saisir sa proie,
Attendait malicieuse, de faire le bon choix,
Pour goûter, pernicieuse, un scarabée bien gras.

Mais une chenille hirsute perdue dans les sillons,
Qui ne se doutait pas que le diable l’épiait,
Et qu’en ce triste instant, son heure était comptée,
Elle qui n’avait pour fin de n’être qu’un papillon.

La furie la saisit de ses crochets tenaces,
L’animal apeuré, la supplia : ''De grâce !''
Mais l’ogre si affamé, n’entendit pas l’appel.

Alors, dans un sursaut, la larve à peine croquée,
Libéra son venin, qui jaillit soudain d’elle
Etouffant le démon qui fut empoisonné.

Puissants, à tout moment, qui pouvez gracier
Car le pouvoir vous donne responsabilités
Sachez qu’il ne faut pas se fier aux apparences
Le faible n’est pas toujours celui auquel on pense…


Elise

-------------------------------------------

Touché par la grâce

Dans la clarté du ciel
Une chapelle en ruines se dessine
Ecrin naturel
Pour une rencontre divine

Au centre, un piano poussiéreux
Si longtemps abandonné
Un artiste malheureux
De ne pas pouvoir jouer

Mains tremblantes
Effleurant le blanc et le noir
Sonorité envoûtante
En quête d’espoir

Sur un rythme endiablé
Elles s’envolèrent subitement
Comme des papillons affolés
Par un flash puissant

Perception d’une douce chaleur
Musique fugace
Il était à l’heure
Pour cet instant de grâce

Confiance perdue à jamais
Dans les méandres de la guerre
A nouveau il croyait
En l’Humanité tout entière.


Véro

-------------------------------------------

Votre âme est une clairière ensoleillée
Dans une forêt de feuillus qui accueille
Des papillons se posant de fleurs en feuilles
Et des sauterelles dans de hautes graminées.

Quand le soir tombe et que la fraicheur
Humide fait briller les herbes folles
Votre âme se blottit sur la mousse molle
Apeurée, attentive aux cris d’une nuit sans lueur.

A la levée de l’aube, votre âme est renaissante
Emplie d’une force à la nuit reconquise
Dans le présent de la vie où la brise
De la mer à la terre est toujours changeante.


Liliane

-------------------------------------------
- Nuage, ombre variant semblent ce soir s’enfuir dans le ciel rougeoyant.

Isabelle

-------------------------------------------

Votre âme est un
Miroir étoilé contant
De gais souvenirs

Votre âme est deux
Oies sauvages survolant
Les grands espaces
Votre âme est trois
Petites pommes valsant
Au bal automnal.


Liliane

-------------------------------------------

L’envol des cerfs-volants mène l’âme des enfants
Vers un ciel d’étoiles que portent au firmament
De fabuleux dragons dans leurs rêves innocents.

Des voûtes de diamants sous l’arc en ciel bleuté
Font  jaillir des rayons, qu’Orion sans baudrier
Aux côtés de la Lune, regarde s’enflammer.

Jupiter en colère, attriste l’horizon
Au son de mornes éclairs et de tristes clairons,
Troublant la Voie lactée sous les ors de Junon.

Dès lors, les cerfs-volants aux rubans égarés
Se mêlent aux nuages sous l’hélianthe doré,
Pour rendre leur éclat aux nébuleuses ambrées.

Alors, l’âme des enfants, bercée de rêves solaires
Chevauchant les licornes des mondes imaginaires
Se blottit aux confins des portes de l’Univers.


Fabrice

-------------------------------------------

Nous ne sommes ni dans la haute ni dans la basse
Juste une cour, ou la marmaille s'amasse
Quand sonne l'heure de la récréation
On délaisse les fractions pour passer à l'action
Déjà, la nuée se tient derrière la ligne blanche
Comme les oiseaux qu'ils incarnent alignés sur la branche
Le merle la morve au bec, le moineau à lunettes
L'étourneau à bonnet d'âne et même le chevalier gambette
Voici le bataillon burlesque
Tous sont là ou presque
C'est la règle, le dernier sera le premier
A endosser le rôle de l'épervier
Succession de rase-mottes
Ainsi débutée la guerre idiote
Rien ne sert de courir sous ses serres pince sans-rire
L'un après l'autre tombent les querelleurs
Mais déjà le rappel de l'oiseleur-professeur

Aujourd'hui devenu un vieux coucou
Sous le poids du passé j'accuse le coup

Avec lui, difficile de me réconcilier
Alors je demande la grâce à l'épervier

De me ramener la souvenance
De ces jeux de l'enfance gorgés d'insouciance.


Julien

-------------------------------------------

Dans cette ferme isolée
La basse-cour se f'sait chier
La digestion des vaches,
Le corbeau qui rabache,
Les poules qui piquent du nez,
Les grenouilles bouche bée.

C'est alors que le chat
Rusé comme il se doit,
Eut l'incroyable envie
De s'échapper d'ici.
Il prit sa mobylette
En laissant les autres, bêtes.

Au bout d'une demi-heure
Il savourait l'bonheur
De ne plus rien devoir
A personne jusqu'au soir.
Dans le bois il croisa
Un serpent : un boa.

Intrépide il lui dit :
Que faites-vous mon ami ?
Le serpent, occupé
Continuait à serrer
La gorge d'un faisan
Sans pitié, malfaisant.

Le chat bien attendri
Par ce pouvoir inouï
S'approcha sans méfiance
Et dans un pas de danse
Le boa l'attrapa.
Mais ça ne finit pas là.

- De grâce ! Ne faites pas ça !
Le serpent rétorqua :
- Vous sentez le guano,
Vous êtes pire qu'un blaireau
Je vous laisse repartir
Car vous êtes à vomir

La queue entre les jambes
Le chat mis à l'amende
Réapparu penaud
Dans son petit hameau
Et s'installa peinard
Tout au fond d'un tiroir.

Il jura que chaque jour
Il kifferait sa basse-cour
Profiterait de la vie

Je vous laisse repartir
Car vous êtes à vomir
La queue entre les jambes
Le chat mis à l'amende
Réapparu penaud
Dans son petit hameau
Et s'installa peinard
Tout au fond d'un tiroir.

Il jura que chaque jour
Il kifferait sa basse-cour
Profiterait de la vie
Savourerait l'ennui
Et jamais, plus jamais
Plus jamais ne fuguerait.


Elise

-------------------------------------------

Monsieur le chat que voilà
faites-moi la grâce de vous éloigner
vous prenez le soleil qui m'était destiné,
je me prélassais pour une petite sieste bien méritée.
Alors Monsieur l'importun
je ne vous ai point quémandé
ôtez-vous de mon chemin
je suis un chien de garde
et ne saurais tolérer que vous me dérangiez.
De grâce, ne m'importunez plus
allez chasser ailleurs, vous n'êtes qu'un parvenu.


Claudine

-------------------------------------------

- Aucune ombre, aucun nuage, ciel limpide, mon regard perdu s’y enfuit lentement.

Isabelle

-------------------------------------------

Comme chaque soir, je fume en regardant les toits. La nuit est calme et ni le chat ni le voisin ne m'observent. Aucun lampadaire ne semble fonctionner et les cloches de l'église en face ne sonnent pas. Seules les lumières des grues immobiles dessinent l'horizon. Dans le noir, isolé, avec ma cigarette je me consume. Je songe à ma fin. Où ce vieux mégot de corps sera-t-il jeté ?

Je pense à Dieu et je me demande pourquoi je n'y ai jamais cru. Je devrais peut-être m'y mettre, au cas où. Oh et finalement, qu'est ce que ça change ? S'il y a un jugement, l'important c'est d'avoir été bon non ?

Je mets mes lunettes car mes yeux me brûlent, sûrement à cause de la fumée. À travers mes verres de myope les grues semblent s'être rapprochées. Et plus je les observe plus elles grossissent. Cette fois ce n'est pas ma vision qui se trouble mais plutôt mon esprit : leurs lumières rouges et blanches me survolent en dansant. Je regarde mon chien. Il me regarde aussi, perplexe. Quand je me retourne elles se sont placées en cercle, tourbillonnent en faisant scintiller les vitraux. Alors il suffit de penser à Jésus pour avoir une révélation? Je reste figé, de peur qu'il ne me reconnaisse et ne me juge. Je remets en doute ma bonté. Vais-je ou non être sauvé par la grâce ? Va-t-il sacrifier le chien pour me faire expier mes péchés?

Le chien a disparu, me laissant seul avec mes questions, le clocher aussi.  

Je ne m'étais pas préparé à faire une telle rencontre : un mardi, en pyjama, décoiffé, la bouche sèche qui ne répond plus.

Un éclair me précipite lentement dans l'infini.

Je vois le passé et l'avenir, je vois le cosmos tout entier, je vois des couleurs inconnues. Mon corps est loin derrière et là-bas c'est mon cœur qui palpite. Mon sang se déplace dans mille éprouvettes, mes doigts sont mes cheveux, ma peau est à l'intérieur, je suis partout, je suis... suis-je encore quelque part ?

J'entends le temps qui me perd, en un tic je suis immense, en un tac je suis au-delà du son, je croîs dans l'absolu et me répands dans ce chaos. Dans le vide, le silence est strident. Il ne fait pas vraiment noir, on croirait qu'il neige. Je me vois enfant, le sourire givré qui dévale les rues verglacées sur ma petite luge. Puis une lumière violente m'attaque et des réflections rebondissent sans que je puisse les suivre. Les souvenirs disparaissent et je ressens mon corps endolori s'animer, mon souffle siffler dans ma gorge assoiffée.

Là, j'entends des cliquetis qui ne sont pas ceux d'un ange, plutôt des sortes de stridulations d'insectes. Des silhouettes étonnantes et indescriptibles se dessinent en ombre et se penchent sur moi. Ça gazouille et ça pousse des cris inqualifiables. Mon sang me survole avec grâce et me revient paré d'or. Mon cœur reprend à peu près sa place. Mon corps est pressé, ma peau tiraillée, puis recousue. La douleur est intenable, mes paupières tombent en effaçant ce monde bizarre.

Doucement je descends. Dans mon lit de feuilles mortes je ressens l'humidité du matin. J'entends le chien et je l'appelle. Il me retrouve nu. Il m'apporte mon pyjama et aussi mon repas. Il me semble qu'il lui manque quelque chose mais je n'arrive pas à dire quoi, j'ai même du mal à le reconnaître. C'est peut-être à moi qu'il manque quelque chose. Il me veille plusieurs jours car je dors.

Quand j'écris ceci je ne me sens pas comme avant, j'ai l'impression d'être un mort-vivant cherchant ma place. Je ne suis toujours pas remis de cette expérience mais j'ai finalement décidé de croire en Dieu, dans le doute.


Elise

-------------------------------------------

De tout temps dans les ténèbres
J’ai toujours avancé masqué
Tête couverte et embrumée
Jusqu’à ce moment célèbre

Je la vis

Douleurs tristesses et ennuis
A jamais laissés derrière moi
Naissance des premiers émois
Tout tourment à jamais enfui

Je l’ouïs

Combien de maux j’ai dû subir
Combien atroces furent tous ces jours
Accablé d’une vie sans atours
Pour enfin la beauté sentir

Je jouis

Perdu au milieu de ma nasse
Découverte sous les enfers
D’un merveilleux moment offert
A jamais touché par la grâce
Je chéris.


Marie

-------------------------------------------

De grâce, de la culture !
Pour freiner la pandémie
Les autorités ont décidé :
«La culture n’est pas essentielle».
On ferma théâtres et librairies.

Je ne suis pas artiste.
Sans talent particulier
J’ai avant tout voulu gagner ma vie
Ne pas subir une autorité passéiste.

Femme active dans le coup
Je suivais de près l’actualité.
Mère débordée je naviguais
A vue sens dessus dessous.

Les enfants grandirent.
Agréables parenthèses
Je fréquentai les lieux culturels
Et recommençai à lire.

Coup de tonnerre dans ma vie.
Mon fils malade « en rémission »
Décéda brusquement.
Purgatoire sans espoir de paradis.

Mon quotidien était lourd
Tristesse, colère me dominaient.
Un manque incommensurable
M’habitait tout au long des jours.

Mes lectures étaient mélancoliques
Shoah  guerres  vies écourtées
Par ces récits ma douleur recevait
Un écho dicible tel un cantique.

Je pus enfin sortir à l’extérieur
Apprécier  le spectacle vivant.
Chaque fois, la culture agissait
Comme un baume réparateur.

Je rends grâce aux artistes
Qui ont su éveiller mon âme grise
La culture essentielle et altruiste
M’a permis de lâcher prise.


Liliane Levasseur

-------------------------------------------

- Perdu dans le ciel, caché par les nuages, dévoré par les ombres, ton sourire si lent s’efface imperceptiblement.

Isabelle

-------------------------------------------

Ta grâce est teintée d’une beauté de lumière bigarrée sur mon cœur transcendé,
Ta grâce est accrochée sur mon cœur transcendé par la lumière de ta beauté,
Ta grâce est irradiée par la beauté qui transcende de lumière mon cœur égaré,
Ta grâce est transcendée par la lumière de ton cœur empreint de divine beauté,
Ta grâce est nimbée des éclairs de lumière qui transcendent mon cœur si glacé,
Ta grâce est posée sur les limbes de mon cœur transcendé des lumières d’une telle beauté,
Ta grâce est ancrée aux rivages de la beauté de ta lumière transcendant mon cœur exalté,
Ta grâce est bercée au son du souffle de mon cœur  que transcende ta beauté de lumières irisées,
Ta grâce est habitée par des rayons de lumière sur mon cœur transcendé de toute ta beauté avivée,
Ta grâce est illuminée par tes éclats de beauté dont la lumière  aime à transcender mon cœur troublé,
Ta grâce est d’une beauté rare dont se pare mon cœur pour se transcender de ta lumière diaprée,
Ta grâce est d’une merveille de lumières et de beauté quand ton cœur se transcende à la nuit tombée,
Ta grâce est d’une beauté qui transcende mon cœur chaviré de tes lumières aux couleurs chamarrées,
Ta grâce est d’une lumière qui transcende de sa pure beauté les battements de mon cœur ébranlé,
Ta grâce est d’un charme  où la beauté de ton cœur se remplit de lumière transcendée,
Ta grâce est pétrie d’une beauté dont la lumière éphémère éclaire les cœurs fanés,
Ta grâce est le reflet des lumières de ta beauté qui  apaise, à la fin,  mon cœur enflammé...


Bgn

-------------------------------------------

Votre âme est une plage de sable blanc,
Léchée par l’écume d’un ressac incessant,
Le bleu du ciel aussi s’y reflétant.

La mer, étale, viendra tranquillement
Remplir l’estuaire sans bruit, doucement.

Les étoiles et la lune parsèmeront d’argent
Un ciel sans nuage où l’hiver et la nuit
Épouseront dans la brume cet espace infini.


Isabelle

-------------------------------------------

MISSION

C'était la nuit du cinéma. Agathe et Mickaël poussèrent la porte des 400 Coups. Ils ont choisi de voir Mission, un film de Rolland Joffé  que seule Agathe était allée voir avec des amis lors de sa sortie.

La musique, jolie, mélodique, gracieuse, ainsi que les images d’une nature sauvage contrastaient avec la violence des missionnaires.

Cette musique, ou du moins certains morceaux, rappelait de vagues souvenirs à Agathe, mais elle n’arrivait pas à saisir cette évocation d’un passé pas si lointain. Mince alors ! Régulièrement, le thème musical revenait et la confrontait à son incapacité à se souvenir dans quel cadre autre que dans le film elle avait entendu ce morceau. Pourtant, elle savait que ces réminiscences concernaient quelqu’un qu’elle appréciait beaucoup.

Fin du film, générique, lumière. Subitement, Agathe fondit en larmes ! Pas de raison apparente. Questionnement intérieur de Mickaël, interloqué.

Agathe se recroquevilla dans son siège, les sanglots montèrent comme si le cinéma s’était effondré sur elle. Les larmes débordaient de ses mains enfermant son visage. Doucement, Mickaël lui demanda ce qui lui arrivait. Agathe avait chaud, elle transpirait d’émotion, rien ne pouvait la stopper et ses tremblements l’empêchaient d’articuler un mot.

Plus personne dans la salle. Peu à peu, Agathe reprit ses esprits et expliqua à Mickaël.
- Tu as entendu cette belle musique avec les chœurs, je la connais, j’ai cherché pendant tout le film où j’avais bien pu l’entendre ailleurs qu’au cinéma.
- Oui, elle est très belle, tu as retrouvé ? lui demanda Mickaël.
- Oui. C’est avec Bernard et sa femme que j’avais été voir le film la première fois, il y a 10 ans, après le retour de leur premier voyage au Brésil. Ce bel extrait musical a été diffusé lors de la sépulture de Bernard, décédé là-bas il y a 6 ans. Je viens de me rendre compte de la symbolique du choix de cette musique. Il me manque terriblement.

Le week-end suivant, Agathe acheta le CD de la bande musicale écrite par Ennio Moriconne.


Coco

-------------------------------------------

J’ai calé. Décrire une explosion, une illumination ça me paraît bien difficile, bien au-dessus de mes moyens. L’explosion et l’illumination nous tombent dessus en une fraction de seconde et ne laissent pas grand chose sur leur passage. Alors comment rendre hommage à ces phénomènes, à l’aide de l’écriture qui fige, ralentit, témoigne ? J’ai beau chercher dans mes lectures des descriptions d’explosions, d’illuminations, sans succès. A chaque fois que je pense à un texte qui évoque ces thèmes, ce n’est pas la description de ces évènements que je trouve remarquable, mais les effets qu’ils produisent sur les Hommes qui les vivent.

La difficulté d’écrire sur les illuminations, Nicolas Bouvier l’évoque mieux  que moi dans L’usage du monde : “J’ai passé une bonne heure immobile, saoulé par ce personnage Apollinien. Devant cette prodigieuse enclume de terre et de roc, le monde de l’anecdote était comme aboli. L’étendue de montagne, le ciel clair de décembre, la tiédeur de midi, le grésillement du narghilé et jusqu’aux (mots manquants) sonnaient dans ma poche, devenaient les éléments d’une pièce où j’étais venu, à travers bien des obstacles, tenir mon rôle à temps. 
Pérennité... Transparente évidence du monde … Appartenance possible… Moi non plus, je ne sais comment dire ... car, pour parler comme Plotin : “une tangente est un contact qu’on ne peut ni concevoir et formuler”.

"Mais dix ans de voyage n’auraient pas pu payer cela. Ce jour là, j’ai bien cru tenir quelque chose et que ma vie s’en trouverait changée, mais rien de cette nature n’est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse pour un temps et vous prête ses couleurs. Puis se retire et vous replace devant ce vide qu’on porte en soi, devant cette espèce d’insuffisance centrale de l’âme qu’il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre et qui paradoxalement, est peut être notre moteur le plus sûr.


Julien

-------------------------------------------

- Pourquoi ce rêve si lent sans ciel, sans  nuage, sans ombre, semble toujours s’enfuir puis toujours revenir sans pouvoir au moins une fois le retenir.

Isabelle

-------------------------------------------

Instants de grâce, instants de vie

Instants de grâce
Instants bénis
Instants de vie
Restent des traces.
En bordure d’allées d’une forêt
Trouver des bolets tout ronds
Au pied trapu et chapeau marron
Comme sortis d’un conte de fées.
Mer des Caraïbes, une anse déserte
Au matin découverte inattendue
Sur le sable de traces de tortues
Présence d’une vie discrète.
Antique site Sri-lankais
Des Bouddhas magnanimes
Trônent sur des eaux sublimes
Sous un coucher de soleil doré.
Venise, de la pointe de la Douane
Au Palais des Doges, un sillon
Tracé par une frêle embarcation
Un homme seul debout rame.
Dans un vieux palais vénitien
Une soprane interprète Rosine
Elle a pris mes yeux sur la Cavatine
Je pleure sans bruit le cœur serein.
Même pas six mois ce bébé
Il s’accroche au dos de sa mère
Qui réajuste son wax en arrière
Pour le porter en toute sécurité.
Hall d’accueil bruits de fond
Deux bébés se sont repérés
S’interpellent avec vivacité
L’un crie l’autre aussi fort répond.

Scènes d’union parfaite
Deux corps se mêlent avides
Accordés à deux cœurs limpides
Souvenirs de nuits en fête.
Une petite fille voit le jour
Ma toute petite s’écrie sa mère
Ma toute belle se félicite son père
Devenus parents pour toujours.
Un vieil homme se meurt
Il fait un signe de sa main levée
A la dernière personne à le quitter
Un adieu plein de profondeur.
Instants de grâce
Instants d’espoirs
Instants miroirs
D’une vie qui passe.


Liliane

-------------------------------------------

Waouh ! Ça claque.

Sur le velours bleuté de la nuit, le rouge s’imprime en explosant en une multitude d’étincelles. C’est magnifique, magique. Les figures aussitôt formées m’aveuglent fugacement avant de s’évanouir dans une fumée opague qui commence à gêner la magie de l’instant.

Et puis, tout s’enchaîne. Encore du rouge, toujours du rouge...telles des comètes filantes en sifflant...il m’est presque impossible de profiter de tout. La musique s’efface derrière les claquements des fusées, les cris des spectateurs et je rêverai d’être seule, seule devant ce speactacle, face à cette symphonie visuelle, déclinée en rouge...

Pendant quelques minutes encore, l’explosion maîtrisée par les artificiers de main de maître me fait retomber en enfance et mes yeux éblouis par tant de beauté me font oublier que c’est déjà la fin de l’été.

Je sursaute encore, je m’extasie, j’oublie tout... Je vis !

 
Isabelle

-------------------------------------------

Echappés d’Orient, perdus en Occident
Nous étions pauvres, isolés, des riens du tout,
Personne ne nous fréquentait
Mais ce malheur partagé m’unit à ma mère.

Chaque dimanche, faibles et bien vêtus
Si inutilement coquets pour personne
Moi, en petit Prince, elle en reine de Saba
Nous allions en tramway faire le tour de la Corniche.

A l’arrêt de la place, sur de simples chaises en fer
Peu dégourdis, émotifs mais solennels
Après la commande d’un peu d’olives et de bière
Elle sortait discrètement quelques provisions emballées.

Splendeurs orientales, merveilles diverses
Boulettes, feuilletés rissolés
Apparaissaient soudainement.
Ma mère, heureuse, d’être au bord de la mer....

Ma mère est morte.


Isabelle

-------------------------------------------

Je vous salue la vie
pleine de grâce
que le temps et l’espace soient avec vous
vous
qui brûlez les veines
aveuglez
assourdissez
lente germination à l’intérieur des pierres
au fond des abîmes
de la glace des océans
éclosion soudaine
explosive
éclatante
et secrète

Je vous salue la vie

Soyez partout
bénie
dans les mystères du monde
entre les galaxies lancées dans l’espace
par milliards
étoiles
repères des bergers
grande ourse
petite ourse
étoile polaire

et les autres

je récite

Orion
Sirius
Arcturus
Beltégeuse
Le petit chien
Le grand chien

nébuleuses généreuses
géantes enflammées

Je vous salue la vie
Soyez partout
bénie
dans les mystères du monde
enfouie dans nos mers
au fond des abysses
méduses couleur sang anges des mers,
phoques incertains sirènes de mécontes, chimères

Je vous salue la vie
Vous qui partout
êtes bénie
partout
dans les mystères du monde
enfouie dans le silence des planètes
au-delà de la terre
planètes comme elle
avec
eau gaz carbone


Sainte vie  soyez bénie
gardez en tous temps votre splendeur
et laissez  vos enfants
vous honorer
éternellement
Amen


Catherine

Catherine

Messages : 35
Date d'inscription : 14/08/2023

Bgn aime ce message

Revenir en haut Aller en bas

Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024 Empty Textes retenus pour le Printemps des poètes - 21 mars 2024

Message par claudine besnard Sam 3 Fév 2024 - 9:10

PAYS D'EXIL

Tout est humide et froid dans ce pays d'exil.
On nous a renvoyés, tiraillés, parqués,
dans des tentes colorées au couleur du malheur.
Nous apprenons à vivre comme des bêtes sauvages,
A l'assaut d'un point d'eau ou d'un carton salasse,
Pour avoir du sursis, gagner un peu de temps,
Retrouver le sourire, devant cet étranger
Qui vous tend la main en toute humilité.

Ils nous faut nous lever, nous les plus démunis.
Croire encore au bonheur, croire en ces jeunes enfants qui
Jouent dans les flaques d'eau et qui rient et qui pleurent,
Le sourire et la peur.
Continuer à se battre pour plus de dignité.
Continuer à aimer.
Continuer à vomir.
Continuer à hurler.
Continuer, continuer, continuer.
Nous sommes encore en vie
De GRACE ! Un peu d'humanité.


Claudine

claudine besnard

Messages : 4
Date d'inscription : 06/10/2023

Revenir en haut Aller en bas

Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024 Empty Re: Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024

Message par Coco Dim 4 Fév 2024 - 14:20

Un merle perché sur un muret
Observait un chat aux aguets.
Celui-ci imaginant déjà son festin,
Ignorait totalement l’importun.
La griffe tendue, le corps aplati,
Il guettait un trou de souris.
Du muret une pierre tomba.
Sur la queue du chat s’écrasa.
Un long miaulement de douleur
Se changea, soudainement, en fureur.
Le merle, aussitôt, eut peur.
Il crut bon d’implorer
- De grâce Monseigneur !
Il ne fut point écouté.

Moralité : ne vous faites pas remarquer
Si du chasseur vous n’êtes pas convoité.


Marie-Cécile

-------------------------------------------

Eperdument amoureux
Cherche grâce à vos yeux
Avant que je vous lasse.


Marie-Cécile
Coco
Coco
Admin

Messages : 65
Date d'inscription : 14/08/2023

Revenir en haut Aller en bas

Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024 Empty Textes pour le printemps ds poètes proposés : il faudra faire un tri

Message par Catherine Lun 12 Fév 2024 - 18:26

- L’ombre lente s’enfuit dans un ciel sans nuage.
- Nuage, ombre variant semblent ce soir s’enfuir dans le ciel rougeoyant.


Liliane

-------------------------------------------
1-
Donnez-moi des mots doux
des mots doudous
des mots frou-frou
papillons de nuit
éboulis coulis frottis
de bruissements
d’écoulements
eaux tranquilles des courants
des roucoulements
de tourterelles de pigeons pigeonnant
des ruissellements des bercements
bercements berceuses et chants d’enfants

donnez-moi des câlins des tendresses des caresses
de l’amour encore et toujours et sans cesse
rien qui fâche ou qui heurte ou qui blesse
ciel bleu et serein sans nuage ni tempête
belle journée qui vaut qu’on s’y arrête

donnez-moi des mots doux
des roudoudous
des scoubidous et des minous
des mots bisous et canaillous
pas loups garous pas trop voyous
des mots à chanter
sous les micolouliers
les quisqualiers
et  les palétuviers
mots mimosas mots hortensias fleuris
des  senteurs de tous les pays .
Doux, tout doux doux et redoux


Catherine

-------------------------------------------
2-
Votre âme est une plage de sable blanc,
Léchée par l’écume d’un ressac incessant,
Le bleu du ciel aussi s’y reflétant.

La mer, étale, viendra tranquillement
Remplir l’estuaire sans bruit, doucement.

Les étoiles et la lune parsèmeront d’argent
Un ciel sans nuage où l’hiver et la nuit
Épouseront dans la brume cet espace infini.


Isabelle

-------------------------------------------
3-
C’est le jour de la dictée.
S’il vous plaît, Madame l’oie
Prenez une de vos plumes et écrivez le titre au tableau
«La cigale et la fourmi» de Jean de la Fontaine.

Volontiers, répondit Madame l’oie à Madame la chouette,
Avez-vous demandé de l’encre à Madame la seiche ?

Mme la chouette qui portait des lunettes, telle une institutrice,
Répondit : "Bien sûr".  Elle ajouta "et surtout, faîtes-moi la grâce de ne pas faire de fautes d’orthographes !".
Madame l’oie se dirigea vers le tableau où une grande feuille était épinglée et s’appliqua à écrire le titre :
«La cigale et la fourmie».

On entendit alors jusqu’au fin fond de la forêt le hululement de Madame la Chouette.
Celle-ci rectifia aussitôt la faute en ôtant  le «e» de fourmi.
Il régnait un silence déconcertant.
Mme la Chouette continua à voix haute la dictée. «La cigale, ayant chanté tout l’été…»
Le cri de Mme la Chouette avait ameuté les alentours.
Certains courageux prirent place et formèrent un cercle autour de Mme l’oie.
On leur donna une plume, de l’encre, une feuille et ils se mirent à la tâche…
Madame la taupe n’y voyait rien
Monsieur le loup n’était pas dans son assiette
Monsieur le mille-pattes était dans ses petits souliers
Mme la girafe pouvait facilement copier sur ses voisins, ce qui mit fou de rage sire le lion
Monsieur l’âne se plaça comme d’habitude au fond de cette classe improvisée.
Ce fut la fin de la dictée : "Eh bien, dansez maintenant" conclut Madame la chouette.
Les copies furent ramassées et chacun retourna à ces activités.

Moralité : Une dictée par semaine n’a jamais fait de mal à une mouche.


Véro

-------------------------------------------
4-
La tortue cachée sous sa carapace écoute ce qui lui confie la fourmi
Un carré de laitue mangée de pucerons va être au compost remis
Faites moi la grâce de ne pas trahir notre secret dit la fourmi
Sans attendre la tortue se met en chemin sans en parler à quelqu’un
Bien lui en a pris, car arrivée sur le terrain il ne reste déjà plus rien
La fourmi et ses amies beaucoup plus rapide ont tout réduit en charpie.


Marie-Christine

-------------------------------------------
5-

Ô vive indomptable,
Ô vive impétueuse,
Ô vive pétillante,
Ô vive effervescente,
Ô mon roman fleuve,
Ô ma cascade,
Ô ma mousson,
Ô mon averse,
Ô histoire d’Ô à la bouche...


Jean-Luc.
 
-------------------------------------------
6-
Mante religieuse, à l’affût d’un repas,
Ses pattes ravisseuses prêtes à saisir sa proie,
Attendait malicieuse, de faire le bon choix,
Pour goûter, pernicieuse, un scarabée bien gras.

Mais une chenille hirsute perdue dans les sillons,
Qui ne se doutait pas que le diable l’épiait,
Et qu’en ce triste instant, son heure était comptée,
Elle qui n’avait pour fin de n’être qu’un papillon.

La furie la saisit de ses crochets tenaces,
L’animal apeuré, la supplia : ''De grâce !''
Mais l’ogre si affamé, n’entendit pas l’appel.

Alors, dans un sursaut, la larve à peine croquée,
Libéra son venin, qui jaillit soudain d’elle
Etouffant le démon qui fut empoisonné.

Puissants, à tout moment, qui pouvez gracier
Car le pouvoir vous donne responsabilités
Sachez qu’il ne faut pas se fier aux apparences
Le faible n’est pas toujours celui auquel on pense…


Fabrice

-------------------------------------------
7-
Touché par la grâce

Dans la clarté du ciel
Une chapelle en ruines se dessine
Ecrin naturel
Pour une rencontre divine

Au centre, un piano poussiéreux
Si longtemps abandonné
Un artiste malheureux
De ne pas pouvoir jouer

Mains tremblantes
Effleurant le blanc et le noir
Sonorité envoûtante
En quête d’espoir

Sur un rythme endiablé
Elles s’envolèrent subitement
Comme des papillons affolés
Par un flash puissant

Perception d’une douce chaleur
Musique fugace
Il était à l’heure
Pour cet instant de grâce

Confiance perdue à jamais
Dans les méandres de la guerre
A nouveau il croyait
En l’Humanité tout entière.


Véro

-------------------------------------------
8-
Votre âme est une clairière ensoleillée
Dans une forêt de feuillus qui accueille
Des papillons se posant de fleurs en feuilles
Et des sauterelles dans de hautes graminées.

Quand le soir tombe et que la fraicheur
Humide fait briller les herbes folles
Votre âme se blottit sur la mousse molle
Apeurée, attentive aux cris d’une nuit sans lueur.

A la levée de l’aube, votre âme est renaissante
Emplie d’une force à la nuit reconquise
Dans le présent de la vie où la brise
De la mer à la terre est toujours changeante
.

Liliane

-------------------------------------------
- Nuage, ombre variant semblent ce soir s’enfuir dans le ciel rougeoyant.

Isabelle

-------------------------------------------
9-
Votre âme est un
Miroir étoilé contant
De gais souvenirs

Votre âme est deux
Oies sauvages survolant
Les grands espaces
Votre âme est trois
Petites pommes valsant
Au bal automnal.


Liliane

-------------------------------------------
10-
L’envol des cerfs-volants mène l’âme des enfants
Vers un ciel d’étoiles que portent au firmament
De fabuleux dragons dans leurs rêves innocents.

Des voûtes de diamants sous l’arc en ciel bleuté
Font  jaillir des rayons, qu’Orion sans baudrier
Aux côtés de la Lune, regarde s’enflammer.

Jupiter en colère, attriste l’horizon
Au son de mornes éclairs et de tristes clairons,
Troublant la Voie lactée sous les ors de Junon.

Dès lors, les cerfs-volants aux rubans égarés
Se mêlent aux nuages sous l’hélianthe doré,
Pour rendre leur éclat aux nébuleuses ambrées.

Alors, l’âme des enfants, bercée de rêves solaires
Chevauchant les licornes des mondes imaginaires
Se blottit aux confins des portes de l’Univers.


Fabrice

-------------------------------------------
11-
Nous ne sommes ni dans la haute ni dans la basse
Juste une cour, ou la marmaille s'amasse
Quand sonne l'heure de la récréation
On délaisse les fractions pour passer à l'action
Déjà, la nuée se tient derrière la ligne blanche
Comme les oiseaux qu'ils incarnent alignés sur la branche
Le merle la morve au bec, le moineau à lunettes
L'étourneau à bonnet d'âne et même le chevalier gambette
Voici le bataillon burlesque
Tous sont là ou presque
C'est la règle, le dernier sera le premier
A endosser le rôle de l'épervier
Succession de rase-mottes
Ainsi débutée la guerre idiote
Rien ne sert de courir sous ses serres pince sans-rire
L'un après l'autre tombent les querelleurs
Mais déjà le rappel de l'oiseleur-professeur

Aujourd'hui devenu un vieux coucou
Sous le poids du passé j'accuse le coup

Avec lui, difficile de me réconcilier
Alors je demande la grâce à l'épervier

De me ramener la souvenance
De ces jeux de l'enfance gorgés d'insouciance.


Julien

-------------------------------------------
12-
Dans cette ferme isolée
La basse-cour se f'sait chier
La digestion des vaches,
Le corbeau qui rabache,
Les poules qui piquent du nez,
Les grenouilles bouche bée.

C'est alors que le chat
Rusé comme il se doit,
Eut l'incroyable envie
De s'échapper d'ici.
Il prit sa mobylette
En laissant les autres, bêtes.

Au bout d'une demi-heure
Il savourait l'bonheur
De ne plus rien devoir
A personne jusqu'au soir.
Dans le bois il croisa
Un serpent : un boa.

Intrépide il lui dit :
Que faites-vous mon ami ?
Le serpent, occupé
Continuait à serrer
La gorge d'un faisan
Sans pitié, malfaisant.

Le chat bien attendri
Par ce pouvoir inouï
S'approcha sans méfiance
Et dans un pas de danse
Le boa l'attrapa.
Mais ça ne finit pas là.

- De grâce ! Ne faites pas ça !
Le serpent rétorqua :
- Vous sentez le guano,
Vous êtes pire qu'un blaireau
Je vous laisse repartir
Car vous êtes à vomir

La queue entre les jambes
Le chat mis à l'amende
Réapparu penaud
Dans son petit hameau
Et s'installa peinard
Tout au fond d'un tiroir.

Il jura que chaque jour
Il kifferait sa basse-cour
Profiterait de la vie

Je vous laisse repartir
Car vous êtes à vomir
La queue entre les jambes
Le chat mis à l'amende
Réapparu penaud
Dans son petit hameau
Et s'installa peinard
Tout au fond d'un tiroir.

Il jura que chaque jour
Il kifferait sa basse-cour
Profiterait de la vie
Savourerait l'ennui
Et jamais, plus jamais
Plus jamais ne fuguerait.


Elise

-------------------------------------------
13-
Monsieur le chat que voilà
faites-moi la grâce de vous éloigner
vous prenez le soleil qui m'était destiné,
je me prélassais pour une petite sieste bien méritée.
Alors Monsieur l'importun
je ne vous ai point quémandé
ôtez-vous de mon chemin
je suis un chien de garde
et ne saurais tolérer que vous me dérangiez.
De grâce, ne m'importunez plus
allez chasser ailleurs, vous n'êtes qu'un parvenu.


Claudine

-------------------------------------------

- Aucune ombre, aucun nuage, ciel limpide, mon regard perdu s’y enfuit lentement.

Isabelle

-------------------------------------------
14-
Comme chaque soir, je fume en regardant les toits. La nuit est calme et ni le chat ni le voisin ne m'observent. Aucun lampadaire ne semble fonctionner et les cloches de l'église en face ne sonnent pas. Seules les lumières des grues immobiles dessinent l'horizon. Dans le noir, isolé, avec ma cigarette je me consume. Je songe à ma fin. Où ce vieux mégot de corps sera-t-il jeté ?

Je pense à Dieu et je me demande pourquoi je n'y ai jamais cru. Je devrais peut-être m'y mettre, au cas où. Oh et finalement, qu'est ce que ça change ? S'il y a un jugement, l'important c'est d'avoir été bon non ?

Je mets mes lunettes car mes yeux me brûlent, sûrement à cause de la fumée. À travers mes verres de myope les grues semblent s'être rapprochées. Et plus je les observe plus elles grossissent. Cette fois ce n'est pas ma vision qui se trouble mais plutôt mon esprit : leurs lumières rouges et blanches me survolent en dansant. Je regarde mon chien. Il me regarde aussi, perplexe. Quand je me retourne elles se sont placées en cercle, tourbillonnent en faisant scintiller les vitraux. Alors il suffit de penser à Jésus pour avoir une révélation? Je reste figé, de peur qu'il ne me reconnaisse et ne me juge. Je remets en doute ma bonté. Vais-je ou non être sauvé par la grâce ? Va-t-il sacrifier le chien pour me faire expier mes péchés?

Le chien a disparu, me laissant seul avec mes questions, le clocher aussi.  

Je ne m'étais pas préparé à faire une telle rencontre : un mardi, en pyjama, décoiffé, la bouche sèche qui ne répond plus.

Un éclair me précipite lentement dans l'infini.

Je vois le passé et l'avenir, je vois le cosmos tout entier, je vois des couleurs inconnues. Mon corps est loin derrière et là-bas c'est mon cœur qui palpite. Mon sang se déplace dans mille éprouvettes, mes doigts sont mes cheveux, ma peau est à l'intérieur, je suis partout, je suis... suis-je encore quelque part ?

J'entends le temps qui me perd, en un tic je suis immense, en un tac je suis au-delà du son, je croîs dans l'absolu et me répands dans ce chaos. Dans le vide, le silence est strident. Il ne fait pas vraiment noir, on croirait qu'il neige. Je me vois enfant, le sourire givré qui dévale les rues verglacées sur ma petite luge. Puis une lumière violente m'attaque et des réflections rebondissent sans que je puisse les suivre. Les souvenirs disparaissent et je ressens mon corps endolori s'animer, mon souffle siffler dans ma gorge assoiffée.

Là, j'entends des cliquetis qui ne sont pas ceux d'un ange, plutôt des sortes de stridulations d'insectes. Des silhouettes étonnantes et indescriptibles se dessinent en ombre et se penchent sur moi. Ça gazouille et ça pousse des cris inqualifiables. Mon sang me survole avec grâce et me revient paré d'or. Mon cœur reprend à peu près sa place. Mon corps est pressé, ma peau tiraillée, puis recousue. La douleur est intenable, mes paupières tombent en effaçant ce monde bizarre.

Doucement je descends. Dans mon lit de feuilles mortes je ressens l'humidité du matin. J'entends le chien et je l'appelle. Il me retrouve nu. Il m'apporte mon pyjama et aussi mon repas. Il me semble qu'il lui manque quelque chose mais je n'arrive pas à dire quoi, j'ai même du mal à le reconnaître. C'est peut-être à moi qu'il manque quelque chose. Il me veille plusieurs jours car je dors.

Quand j'écris ceci je ne me sens pas comme avant, j'ai l'impression d'être un mort-vivant cherchant ma place. Je ne suis toujours pas remis de cette expérience mais j'ai finalement décidé de croire en Dieu, dans le doute.


Elise

-------------------------------------------
15-
De tout temps dans les ténèbres
J’ai toujours avancé masqué
Tête couverte et embrumée
Jusqu’à ce moment célèbre

Je la vis

Douleurs tristesses et ennuis
A jamais laissés derrière moi
Naissance des premiers émois
Tout tourment à jamais enfui

Je l’ouïs

Combien de maux j’ai dû subir
Combien atroces furent tous ces jours
Accablé d’une vie sans atours
Pour enfin la beauté sentir

Je jouis

Perdu au milieu de ma nasse
Découverte sous les enfers
D’un merveilleux moment offert
A jamais touché par la grâce
Je chéris.


Marie

-------------------------------------------

De grâce, de la culture !
Pour freiner la pandémie
Les autorités ont décidé :
«La culture n’est pas essentielle».
On ferma théâtres et librairies.

Je ne suis pas artiste.
Sans talent particulier
J’ai avant tout voulu gagner ma vie
Ne pas subir une autorité passéiste.

Femme active dans le coup
Je suivais de près l’actualité.
Mère débordée je naviguais
A vue sens dessus dessous.

Les enfants grandirent.
Agréables parenthèses
Je fréquentai les lieux culturels
Et recommençai à lire.

Coup de tonnerre dans ma vie.
Mon fils malade « en rémission »
Décéda brusquement.
Purgatoire sans espoir de paradis.

Mon quotidien était lourd
Tristesse, colère me dominaient.
Un manque incommensurable
M’habitait tout au long des jours.

Mes lectures étaient mélancoliques
Shoah  guerres  vies écourtées
Par ces récits ma douleur recevait
Un écho dicible tel un cantique.

Je pus enfin sortir à l’extérieur
Apprécier  le spectacle vivant.
Chaque fois, la culture agissait
Comme un baume réparateur.

Je rends grâce aux artistes
Qui ont su éveiller mon âme grise
La culture essentielle et altruiste
M’a permis de lâcher prise.


Liliane Levasseur

-------------------------------------------

- Perdu dans le ciel, caché par les nuages, dévoré par les ombres, ton sourire si lent s’efface imperceptiblement.

Isabelle

-------------------------------------------
16-
Ta grâce est teintée d’une beauté de lumière bigarrée sur mon cœur transcendé,
Ta grâce est accrochée sur mon cœur transcendé par la lumière de ta beauté,
Ta grâce est irradiée par la beauté qui transcende de lumière mon cœur égaré,
Ta grâce est transcendée par la lumière de ton cœur empreint de divine beauté,
Ta grâce est nimbée des éclairs de lumière qui transcendent mon cœur si glacé,
Ta grâce est posée sur les limbes de mon cœur transcendé des lumières d’une telle beauté,
Ta grâce est ancrée aux rivages de la beauté de ta lumière transcendant mon cœur exalté,
Ta grâce est bercée au son du souffle de mon cœur  que transcende ta beauté de lumières irisées,
Ta grâce est habitée par des rayons de lumière sur mon cœur transcendé de toute ta beauté avivée,
Ta grâce est illuminée par tes éclats de beauté dont la lumière  aime à transcender mon cœur troublé,
Ta grâce est d’une beauté rare dont se pare mon cœur pour se transcender de ta lumière diaprée,
Ta grâce est d’une merveille de lumières et de beauté quand ton cœur se transcende à la nuit tombée,
Ta grâce est d’une beauté qui transcende mon cœur chaviré de tes lumières aux couleurs chamarrées,
Ta grâce est d’une lumière qui transcende de sa pure beauté les battements de mon cœur ébranlé,
Ta grâce est d’un charme  où la beauté de ton cœur se remplit de lumière transcendée,
Ta grâce est pétrie d’une beauté dont la lumière éphémère éclaire les cœurs fanés,
Ta grâce est le reflet des lumières de ta beauté qui  apaise, à la fin,  mon cœur enflammé...


Bgn

-------------------------------------------
17-
MISSION

C'était la nuit du cinéma. Agathe et Mickaël poussèrent la porte des 400 Coups. Ils ont choisi de voir Mission, un film de Rolland Joffé  que seule Agathe était allée voir avec des amis lors de sa sortie.

La musique, jolie, mélodique, gracieuse, ainsi que les images d’une nature sauvage contrastaient avec la violence des missionnaires.

Cette musique, ou du moins certains morceaux, rappelait de vagues souvenirs à Agathe, mais elle n’arrivait pas à saisir cette évocation d’un passé pas si lointain. Mince alors ! Régulièrement, le thème musical revenait et la confrontait à son incapacité à se souvenir dans quel cadre autre que dans le film elle avait entendu ce morceau. Pourtant, elle savait que ces réminiscences concernaient quelqu’un qu’elle appréciait beaucoup.

Fin du film, générique, lumière. Subitement, Agathe fondit en larmes ! Pas de raison apparente. Questionnement intérieur de Mickaël, interloqué.

Agathe se recroquevilla dans son siège, les sanglots montèrent comme si le cinéma s’était effondré sur elle. Les larmes débordaient de ses mains enfermant son visage. Doucement, Mickaël lui demanda ce qui lui arrivait. Agathe avait chaud, elle transpirait d’émotion, rien ne pouvait la stopper et ses tremblements l’empêchaient d’articuler un mot.

Plus personne dans la salle. Peu à peu, Agathe reprit ses esprits et expliqua à Mickaël.
- Tu as entendu cette belle musique avec les chœurs, je la connais, j’ai cherché pendant tout le film où j’avais bien pu l’entendre ailleurs qu’au cinéma.
- Oui, elle est très belle, tu as retrouvé ? lui demanda Mickaël.
- Oui. C’est avec Bernard et sa femme que j’avais été voir le film la première fois, il y a 10 ans, après le retour de leur premier voyage au Brésil. Ce bel extrait musical a été diffusé lors de la sépulture de Bernard, décédé là-bas il y a 6 ans. Je viens de me rendre compte de la symbolique du choix de cette musique. Il me manque terriblement.

Le week-end suivant, Agathe acheta le CD de la bande musicale écrite par Ennio Moriconne.


Coco

-------------------------------------------
18-
J’ai calé. Décrire une explosion, une illumination ça me paraît bien difficile, bien au-dessus de mes moyens. L’explosion et l’illumination nous tombent dessus en une fraction de seconde et ne laissent pas grand chose sur leur passage. Alors comment rendre hommage à ces phénomènes, à l’aide de l’écriture qui fige, ralentit, témoigne ? J’ai beau chercher dans mes lectures des descriptions d’explosions, d’illuminations, sans succès. A chaque fois que je pense à un texte qui évoque ces thèmes, ce n’est pas la description de ces évènements que je trouve remarquable, mais les effets qu’ils produisent sur les Hommes qui les vivent.

La difficulté d’écrire sur les illuminations, Nicolas Bouvier l’évoque mieux  que moi dans L’usage du monde : “J’ai passé une bonne heure immobile, saoulé par ce personnage Apollinien. Devant cette prodigieuse enclume de terre et de roc, le monde de l’anecdote était comme aboli. L’étendue de montagne, le ciel clair de décembre, la tiédeur de midi, le grésillement du narghilé et jusqu’aux (mots manquants) sonnaient dans ma poche, devenaient les éléments d’une pièce où j’étais venu, à travers bien des obstacles, tenir mon rôle à temps. 
Pérennité... Transparente évidence du monde … Appartenance possible… Moi non plus, je ne sais comment dire ... car, pour parler comme Plotin : “une tangente est un contact qu’on ne peut ni concevoir et formuler”.

"Mais dix ans de voyage n’auraient pas pu payer cela. Ce jour là, j’ai bien cru tenir quelque chose et que ma vie s’en trouverait changée, mais rien de cette nature n’est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse pour un temps et vous prête ses couleurs. Puis se retire et vous replace devant ce vide qu’on porte en soi, devant cette espèce d’insuffisance centrale de l’âme qu’il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre et qui paradoxalement, est peut être notre moteur le plus sûr.


Julien

-------------------------------------------

- Pourquoi ce rêve si lent sans ciel, sans  nuage, sans ombre, semble toujours s’enfuir puis toujours revenir sans pouvoir au moins une fois le retenir.

Isabelle

-------------------------------------------
19-
Instants de grâce, instants de vie

Instants de grâce
Instants bénis
Instants de vie
Restent des traces.
En bordure d’allées d’une forêt
Trouver des bolets tout ronds
Au pied trapu et chapeau marron
Comme sortis d’un conte de fées.
Mer des Caraïbes, une anse déserte
Au matin découverte inattendue
Sur le sable de traces de tortues
Présence d’une vie discrète.
Antique site Sri-lankais
Des Bouddhas magnanimes
Trônent sur des eaux sublimes
Sous un coucher de soleil doré.
Venise, de la pointe de la Douane
Au Palais des Doges, un sillon
Tracé par une frêle embarcation
Un homme seul debout rame.
Dans un vieux palais vénitien
Une soprane interprète Rosine
Elle a pris mes yeux sur la Cavatine
Je pleure sans bruit le cœur serein.
Même pas six mois ce bébé
Il s’accroche au dos de sa mère
Qui réajuste son wax en arrière
Pour le porter en toute sécurité.
Hall d’accueil bruits de fond
Deux bébés se sont repérés
S’interpellent avec vivacité
L’un crie l’autre aussi fort répond.

Scènes d’union parfaite
Deux corps se mêlent avides
Accordés à deux cœurs limpides
Souvenirs de nuits en fête.
Une petite fille voit le jour
Ma toute petite s’écrie sa mère
Ma toute belle se félicite son père
Devenus parents pour toujours.
Un vieil homme se meurt
Il fait un signe de sa main levée
A la dernière personne à le quitter
Un adieu plein de profondeur.
Instants de grâce
Instants d’espoirs
Instants miroirs
D’une vie qui passe.


Liliane

-------------------------------------------
20-
Waouh ! Ça claque.

Sur le velours bleuté de la nuit, le rouge s’imprime en explosant en une multitude d’étincelles. C’est magnifique, magique. Les figures aussitôt formées m’aveuglent fugacement avant de s’évanouir dans une fumée opague qui commence à gêner la magie de l’instant.

Et puis, tout s’enchaîne. Encore du rouge, toujours du rouge...telles des comètes filantes en sifflant...il m’est presque impossible de profiter de tout. La musique s’efface derrière les claquements des fusées, les cris des spectateurs et je rêverai d’être seule, seule devant ce speactacle, face à cette symphonie visuelle, déclinée en rouge...

Pendant quelques minutes encore, l’explosion maîtrisée par les artificiers de main de maître me fait retomber en enfance et mes yeux éblouis par tant de beauté me font oublier que c’est déjà la fin de l’été.

Je sursaute encore, je m’extasie, j’oublie tout... Je vis !

 
Isabelle

-------------------------------------------
21-
Echappés d’Orient, perdus en Occident
Nous étions pauvres, isolés, des riens du tout,
Personne ne nous fréquentait
Mais ce malheur partagé m’unit à ma mère.

Chaque dimanche, faibles et bien vêtus
Si inutilement coquets pour personne
Moi, en petit Prince, elle en reine de Saba
Nous allions en tramway faire le tour de la Corniche.

A l’arrêt de la place, sur de simples chaises en fer
Peu dégourdis, émotifs mais solennels
Après la commande d’un peu d’olives et de bière
Elle sortait discrètement quelques provisions emballées.

Splendeurs orientales, merveilles diverses
Boulettes, feuilletés rissolés
Apparaissaient soudainement.
Ma mère, heureuse, d’être au bord de la mer....

Ma mère est morte.


Isabelle

-------------------------------------------
22-
Habaneria radiata
Dans la nuit comme fond de scène
Vous apparaissez par dizaines
Sous les puissants projecteurs
De votre monde enchanteur.

D’une blancheur immaculée,
La tête droite, relevée,
Vous déployez vos petits bras frangés
Comme les ailes des colombes
Ou des blanches palombes,
A l’élégance d’un autre temps,
Sous le soleil éclatant.

Votre queue de pie, austère,
Contraste avec votre allure légère
Quelle élégance ! Quelle grâce !
Votre danse est une dédicace
A la beauté du végétal,
Aussi brillante qu’un cristal

Nos applaudissements pour cette maestria
Habaneria radiata !


Coco

------------------------------------------
23-
Je vous salue la vie
pleine de grâce
que le temps et l’espace soient avec vous
vous
qui brûlez les veines
aveuglez
assourdissez
lente germination à l’intérieur des pierres
au fond des abîmes
de la glace des océans
éclosion soudaine
explosive
éclatante
et secrète

Je vous salue la vie

Soyez partout
bénie
dans les mystères du monde
entre les galaxies lancées dans l’espace
par milliards
étoiles
repères des bergers
grande ourse
petite ourse
étoile polaire

et les autres

je récite

Orion
Sirius
Arcturus
Beltégeuse
Le petit chien
Le grand chien

nébuleuses généreuses
géantes enflammées

Je vous salue la vie
Soyez partout
bénie
dans les mystères du monde
enfouie dans nos mers
au fond des abysses
méduses couleur sang anges des mers,
phoques incertains sirènes de mécontes, chimères

Je vous salue la vie
Vous qui partout
êtes bénie
partout
dans les mystères du monde
enfouie dans le silence des planètes
au-delà de la terre
planètes comme elle
avec
eau gaz carbone


Sainte vie  soyez bénie
gardez en tous temps votre splendeur
et laissez  vos enfants
vous honorer
éternellement
Amen


Catherine

Catherine

Messages : 35
Date d'inscription : 14/08/2023

Revenir en haut Aller en bas

Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024 Empty Re: Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024

Message par Coco Lun 12 Fév 2024 - 19:07

Bonsoir,

Catherine, je suppose que tu as mis ici dans ton dernier post les textes dans l'ordre que tu as choisi pour le récital.

Celui qui commence par ceci n'a pas de numéro, sans doute un oubli :
"De grâce, de la culture !
Pour freiner la pandémie
Les autorités ont décidé :
«La culture n’est pas essentielle».
On ferma théâtres et librairies."


Y aura-t-il des textes supplémentaires ?

Coco
Coco
Coco
Admin

Messages : 65
Date d'inscription : 14/08/2023

Revenir en haut Aller en bas

Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024 Empty Re: Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024

Message par Catherine Lun 12 Fév 2024 - 20:10

Je pense que nous ne pouvons plus changer. j'attendais plus de J.Luc et Elise. Je crois que nous avons assez sollicité les gens. Il faut maintenant penser à la communication. Pour les numéros, on va revoir ça samedi.

Catherine

Messages : 35
Date d'inscription : 14/08/2023

Revenir en haut Aller en bas

Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024 Empty Re: Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024

Message par Admin Sam 17 Fév 2024 - 17:20

Je clos ce sujet pour éviter les erreurs. J'ouvre le nouveau qui donnera les textes retenus dans leur ordre de passage.

Coco

Admin
Admin

Messages : 13
Date d'inscription : 14/08/2023

https://le3mots.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024 Empty Re: Textes retenus pour le récital du Printemps des poètes - 21 mars 2024

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum