Le Trois Mots
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ATELIER 12 : 23 mars 2024

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ATELIER 12 : 23 mars 2024 Empty ATELIER 12 : 23 mars 2024

Message par Catherine Ven 22 Mar 2024 - 22:00

Avec toujours dynamisme, nous entamons le treizième atelier sur le thème du malentendu ou du quiproquo.
Pour vous familiariser avec le thème, vous pouvez vous reporter aux informations données sur Nathalie Sarraute qui nous inspirera :
Vous avez un-e grand-e ami-e et tout à coup, plus rien ne va plus.
Pour un oui, pou un nom.
« Pour un oui ou pour un non » au théâtre Princesse Grace (youtube.com)
https://www.youtube.com/watch?v=VAcJLdUCyHs

POUR UN OUI OU POUR UN NON de Nathalie Sarraute (youtube.com)
Théâtre de poche
https://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Pour-un-oui-ou-pour-un-non-1797/ensavoirpl

Pour un oui ou pour un non — Wikipédia (wikipedia.org)

H.1 : Eh bien, je te demande au nom de tout ce que tu prétends que j’ai été pour toi... [...] je t’adjure solennellement, tu ne peux plus reculer... Qu’est-ce qu’il y a eu ? Dis-le… tu me dois ça...
H.2, piteusement : Je te dis : ce n’est rien qu’on puisse dire... rien dont il soit permis de parler...
H.1 : Allons, vas-y...
H.2 : Eh bien, c’est juste des mots...
H.1 : Des mots ? Entre nous ? Ne me dis pas qu’on a eu des mots... ce n’est pas possible... et je m’en serais souvenu...
H.2 : Non, pas des mots comme ça... d’autres mots... pas ceux dont on dit qu’on les a « eus »... Des mots qu’on n’a pas « eus », justement... On ne sait pas comment ils vous viennent...
H.1 : Lesquels ? Quels mots ? Tu me fais languir… tu me taquines…
H.2 : Mais non, je ne te taquine pas… Mais si je te les dis…
H.1 : Alors ? Qu’est-ce qui se passera ? Tu me dis que ce n’est rien…
H.2 : Mais justement, ce n’est rien… Et c’est à cause de ce rien…
H.1 : Ah on y arrive… C’est à cause de ce rien que tu t’es éloigné ? Que tu as voulu rompre avec moi ?
H.2, soupire : Oui… C’est à cause de ça… Tu ne comprendras jamais… Personne, du reste, ne pourra comprendre…
H.1 : Essaie toujours… Je ne suis pas si obtus… (…)
H.2 : Eh bien… Tu m’as dit il y a quelque temps… tu m’as dit… quand je me suis vanté de je ne sais plus quoi… de je ne sais plus quel succès… oui… dérisoire… quand je t’en ai parlé… tu m’as dit : « C’est bien… ça... »
H.1 : Répète-le, je t’en prie… j’ai dû mal entendre.
H.2, prenant courage : Tu m’as dit : « C’est bien… ça... » Juste avec ce suspens… Cet accent…
H.1 : Ce n’est pas vrai. Ça ne peut pas être ça… Ce n’est pas possible…
H.2 : Tu vois, je te l’avais bien dit… à quoi bon ?
H.1 : Non mais vraiment, ce n’est pas une plaisanterie ? Tu parles sérieusement ?
H.2 : Oui. Très. Très sérieusement.
H.1 : Écoute, dis-moi si je rêve… si je me trompe… Tu m’aurais fait part d’une réussite… quelle réussite d’ailleurs…
H.2 : Oh, peu importe… une réussite quelconque…
H.1 : Et alors je t’aurais dit : « C’est bien, ça ? »
H.2, soupire : Pas tout à fait ainsi… il y avait entre « C’est bien » et « ça » un intervalle plus grand : « C’est biiien… ça... » Un accent mis sur « bien »… un étirement : « biiien... » et un suspens avant que « ça » arrive… ce n’est pas sans importance.

Pour le quiproquo, l'exemple de l'Avare de Molière sera une bonne introduction.
https://junior.universalis.fr/document/l-avare-de-moliere-extrait-un-quiproquo-theatral/


Dernière édition par Catherine le Ven 19 Avr 2024 - 19:29, édité 1 fois

Catherine

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ATELIER 12 : 23 mars 2024 Empty Re: ATELIER 12 : 23 mars 2024

Message par Bgn Sam 30 Mar 2024 - 23:07

Atelier 3Mots – A distance  -  Dans le bus pour Paris (Concert à l’Oratoire du Louvre) –
23-III-24- Durée 2h45
Thème : Le quiproquo – le malentendu
«Vous avez un grand ami et tout à coup, rien ne va plus…»

«…Juste une dernière chose…»

Stan savourait cet instant délicieux. Seul, vautré dans son canapé ce samedi soir devant un vieux Columbo qui passait à la télé. Il connaissait déjà le coupable et attendait de voir comment le plus célèbre des inspecteurs de police allait détricoter l’affaire.

Son téléphone se mit à vibrer … Il hésita à répondre… Philippe, son meilleur ami l’appelait… Il décrocha en grimaçant et baissa le son. Columbo commençait à peine son enquête…

- Salut Philippe, vieux bandit ! Ça fait un bail que tu ne m’as pas appelé !
Heureusement que je suis ton meilleur ami, n’est-ce pas ?
- Salut Stan ! Oui c’est vrai, mais c’est compliqué  en ce moment !
C’est un peu tendu avec Christine, tu vois…
- Bah ! C’est ça, les vieux couples, non ? La routine…  Crois-en mon expérience de célibataire endurci. Au moins, moi, je suis toujours en accord avec moi-même ! Ah ! Ah ! Ah !
- Justement Stan ! J’ai besoin d’un service ! Le genre de service qu’on ne demande qu’à un ami ! Qu’à SON ami ! !
- Oh là ! Quelle solennité ! Toi, t’as besoin de fric ! T’as encore trop claqué au poker ? ? Et tu ne veux pas le dire à Christine !
- Non, il ne s’agit pas de ça ! Je ne joue plus en ce moment…
Euh… Voilà… Euh… Christine va sans doute t’appeler. Euh… Tu lui diras que je suis arrivé chez toi en début d’après-midi, mais que je ne veux pas lui parler, que j’ai  besoin de faire un break, de mettre un peu de distance… Euh… Qu’elle ne s’inquiète pas, quoi ! !
- Qu’est-ce que tu me racontes là, mon pote ? Tu veux que je dise à la femme de ta vie que tu es chez moi, à 500 km de chez vous et que tu ne veux pas lui parler !
- Non ! Je te demande de lui dire que je suis déjà arrivé, et que je ne veux pas lui parler, qu’elle doit me laisser tranquille, que j’ai besoin de souffler… Enfin, tu vois ! Tu sauras trouver les mots, toi ! ! Tu parles bien ! ! !
- OK ! Donc, tu es sur la route ?  Pas de problème, mon vieux ! !
- Non ! Non ! Je n’ai pas pris la route ! Je suis toujours à Nancy ! Je ne viendrai pas chez toi… Tu comprends ! ! ?
- Non, je ne comprends pas, Philippe !
- Ecoute, Stan ! C’est déjà compliqué comme ça ! Si elle t’appelle, tu dis que je suis chez toi et que je ne veux pas lui parler ! C’est simple non ? ? Putain, t’es mon ami ou quoi ?

A l’écran, Columbo, le cigare à la main, se frottait le front en interrogeant le suspect. Stan se demandait comment il pourrait faire le lien entre le verre de whisky brisé et l’emplacement du corps de la victime… Et Philippe qui lui racontait sa vie pendant ce temps-là…

- OK Philippe ! Faut m’en dire plus, vois-tu ! Je te rappelle qu’accessoirement, je suis ton meilleur ami… Que je comprenne un petit peu ton histoire ! !
Parce que là, il me semble que tu me demandes de mentir à Christine, non ?
Ignore-tu que je fus le témoin de votre mariage, que je suis le parrain de Marie, votre fille. Et que Christine est également mon amie ! Donc, c’est compliqué également pour moi de devoir lui mentir d’autant plus que j’exècre le mensonge comme tu le sais ! C’est un principe fondamental chez moi ! ! Le pilier de mes valeurs ! ! Ne jamais mentir ! Assumer ! !

Un silence pesant s’installa. Stan pouvait entendre la respiration haletante de Philippe à l’autre bout du fil.

Mais pourquoi diable, Columbo cherchait-il à questionner le réceptionniste de l’hôtel ? Il semblait lui demander s’il avait bien déposé les chaussures devant la chambre 38 le soir même. Mais pourquoi donc ? ?  Stan eut envie de remonter le son.

- J’ai rencontré quelqu’un Stan ! Elle s’appelle Cathy ! C’est une femme extraordinaire, tu sais ! Cela fait quinze mois que l’on est ensemble ! C’est une de mes élèves aux cours de karaté du jeudi soir. Elle a dix ans de moins que moi.
C’est là qu’on s’est rencontrés. Actuellement, je suis chez elle. Voilà, tu sais tout maintenant.

A son tour, Stan ne trouvait pas les mots. Il se tut quelques instants, installant, à son tour, un silence embarrassé.

- Quinze mois, déjà ? Et tu ne m’en as jamais parlé ? Merci pour la confiance ! !
Christine se doute de quelque chose, non ?
- Oui, je crois. Elle m’a fait une scène la nuit dernière. C’est pour ça que je suis parti. Marie était en larmes. Je craignais que ça tourne mal…
- Tu ne lui as rien avoué ?
- Non, je ne trouve pas la force de lui dire. Je ne veux pas lui faire de mal et encore moins la voir souffrir.
- Je comprends !  dit Stan sur un ton quelque peu grave. Mais le mal est déjà fait, non ? Elle va devoir souffrir, tu ne crois pas ? Tu penses faire quoi, maintenant ?
- Je ne sais pas ! Je suis paumé ! Je n’avais pas prévu que ça tourne comme ça ! Je pensais lui parler et qu’elle comprenne.
Ne complique pas tout comme à chaque fois et dis-moi si tu veux m’aider !
- Je ne peux pas mentir à Christine, je ne peux pas trahir Marie dit Stan. Ce que tu me demandes est au-dessus de mes forces. Cela va…

Philippe l’interrompit.

- Laisse Marie en dehors de ça, s’il te plaît et garde tes grands élans philosophiques pour toi. Tu es mon ami, oui ou non ? Si tu ne m’aides pas, qui peut le faire ?
- Tu as ta mère ! répliqua sèchement Stan.

- Elle m’a aidé à deux, trois reprises déjà. Elle connaît Cathy, n’admet pas la relation. Elle me trouve dégueulasse. Mais je suis son fils comme elle dit…
Elle est vieille, fatiguée. Je ne veux pas lui faire porter plus. La situation devient difficile pour elle, aussi. Elle apprécie beaucoup Christine, je crois même qu’elle l’aime.
- Philippe, je ne te reconnais pas ! Tu as présenté Cathy à ta mère ? ? Je rêve ! ! Que t’a fait cette Cathy, bon sang ? Qu’a-t-elle de génial ? Elle baise bien ? Elle est jeune ? Tu retombes en adolescence ? C’est ça ?
- Ecoute Stan, garde ta morale de paroisse pour toi. Et dis-moi si tu acceptes ? Oui ou non !

A l’écran, Columbo, faisait des aller-retours incessants dans la chambre, se grattant la tête d’une main encombrée d’un cigare éteint, tandis qu’il extirpait de la poche de son imper de l’autre main, un petit sachet transparent contenant un bracelet qui semblait appartenir à la victime. Stan sentait que l’intrigue commençait à lui échapper. Ce bracelet lui posait questions. D’où le tenait-il ? Était-ce le cadeau du meurtrier à sa maîtresse ? Stan ne comprenait plus… Il remonta légèrement le son.

- Ecoute, Philippe, si Christine appelle, je lui dirais que… Euh, je t’ai eu au téléphone, mais que je ne pouvais pas te recevoir… Euh, je trouverai bien un prétexte… Je… Euh…
-
A nouveau, Philippe l’interrompit.

- Parce que tu mens, maintenant ? Tu renies tes valeurs FON-DA-MEN-TALES ? Bravo ! !

Une fois encore, le silence pesant s’installa. Stan s’apprêtait à répondre, mais là, encore, Philippe l’interrompit.

- Quand tu as eu besoin de moi, j’ai toujours été là, non ? Hein, Stan ?
Aurais-tu la mémoire courte ce soir ?
Quand Marion t’a planté, te laissant là, tout seul comme un con, au bord du suicide. Qui t’a porté ? Qui ? Dis-le-moi, Stan ! Qui ? ?  Tu ne dis rien ?
A aucun moment, je n’ai calculé. J’étais là ! Point ! !
Quand deux ans après, ta mère est morte, que tu étais paumé, en pleine dépression, incapable de te gérer, qui t’a ramassé ? Qui ? Dis-le-moi ! Qui était là ?
Moi ! Moi ! Et encore moi ! Toujours moi ! !
J’ai toujours été là pour toi, sans arrière-pensée, ni plan, ni calcul. Parce que tu es mon ami ! !
Et ce soir, quand je te demande de m’aider au moment le plus difficile de ma vie, sans doute, tu hésites, tu trembles… Et tu me parles de valeurs…

Le cadrage gros plan du visage réjoui de Columbo contrastait avec celui du meurtrier qui montrait son embarras à quelques instants d’être confondu... Columbo était en train d’expliquer les raisons et le mobile du crime.
Cet instant préféré de Stan quand Columbo se retourne et dis, l’œil inquisiteur : «Juste une dernière chose, M’sieur ! !».

- Philippe, je…
- Laisse-moi parler, Stan ! Tu veux la vérité ?
- Oui, inspecteur ! répondit Stan
- Inspecteur ? Qu’est-ce que tu racontes ? Tu m’écoutes au moins ?
La vérité, c’est que t’es vide, creux ! ! poursuivit-il.
On ne peut pas compter sur toi. C’est facile pour toi ! Tu t’abrites derrière de pseudo valeurs que tu ne t’appliques même pas ! Tu m’entends ?
Regarde-toi ! T’as pas de vie ! Pas de famille, pas d’enfant ! Rien ! T’as jamais pris de risque dans la vie. T’as toujours vécu dans les jupons de maman jusqu’à ce que tu rencontres Marion qui t’a plaqué au bout d’un an de vie commune tellement t’es chiant à vivre ! !
D’ailleurs, aujourd’hui, tu vis toujours dans la maison de ta mère. Tu sais même pas ce que c’est qu’un emprunt à la banque ! T’as jamais rien fait de ta vie. En revanche, t’as des avis sur tout et comme donneur de leçons, Monsieur se pose là…
Finalement, tu ne mérites pas mon amitié ! Tu me déçois, Stan ! !
Je répète ma question : Veux- tu m’aider ? Oui ou non ?

Il crût entendre comme des sanglots s’étrangler dans la gorge de Stan quand il dit :

- Je ne peux pas Philippe ! Ce n’est pas que je ne veux pas mais, je ne peux pas ! C’est au-dessus de mes forces  ! ! ! Ne me demande pas ça, mon ami ! S’il te plaît ! !

- Pauvre type ! Va au diable ! Tels furent les derniers mots que prononça Philippe en raccrochant.

Stan restait seul dans le silence assourdissant. Seul, comme toujours.
Il éteignit son portable.
Et prit la télécommande pour remettre le son au moment où Columbo triomphant s’exclamait :
- Affaire toute simple, je vous le répète M’sieur. J’suis pas plus intelligent qu'un autre, M’sieur. Mais, je peux dire que vous, en revanche, vous m'avez déçu, par votre amateurisme, en laissant derrière vous des indices de toutes sortes, à la pelle : le mobile, l'opportunité. Et pour un homme de votre intelligence, M’sieur, vous vous êtes empêtré jusqu'au cou dans vos mensonges. Une vraie désolation, M’sieur ! !

Puis, l’image se figea et le générique envahit l’écran. Stan éteignit la télé et s’écroula dans le canapé, perdu dans ses pensées. Quel était le lien avec le bracelet que Columbo exhibait encore dans la dernière scène ?
Quelques instants après, son portable se mit à vibrer à nouveau. C’était Christine.

Stan décrocha…



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Message par Coco Dim 31 Mar 2024 - 8:49

Bonjour,

J'aime beaucoup ! Colombo en arrière-plan, la demande "incongrue" sous prétexte d'amitié, le ton qui monte...

C'était quel épisode ?

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Message par Catherine Mar 2 Avr 2024 - 20:22

Ce qui est embêtant avec ton texte qui est très bon), c'est qu'on a envie de connaître la suite.

Catherine

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Message par Coco Sam 4 Mai 2024 - 13:03

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